Jogja | 1,2,3, Police !

Vous voulez savoir comment je me suis perdu dans la banlieue de Yogyakarta, pour atterrir sur le mausolée des rois Mataram, avant de rejoindre Malioboro Street dans l'espoir de voir le palace du Sultan, mais que j'ai fini au poste de police ?


Étant de passage à Solo et n'ayant pas prévu de nuitée à Jogja, je voulais profiter de ma visite du site de Prambanan pour faire un détour par Jogja pour voir le sultanat de java centre. Comme pour arriver à Prambanan, j'ai donc littéralement sauté dans un bus en marche, sur la nationale qui borde le site. J'avais en tête d'arriver directement sur Malioboro Street mais la station de bus Giwanjan est à plus de 6kms. Voyant qu'il me reste encore toute l'après midi à tuer, je me dis que je peux le faire à pieds, de façon à mieux s'imprégner des lieux malgré les mises en garde des agents de la station. Après tout, je marche bien plus lorsque je suis à Lyon... Je me lance alors pour une marche à pas soutenus. Je ne sais pas si mes lectures jouent dans la façon dont je perçois ce que je vois, mais j'ai l'impression que l'Indonésie javanaise profonde se trouve par ici.



Ruelle marchande de Jogja, à proximité de la station de bus

Je continues encore mon chemin jusqu'à tomber sur le XL Square. Puisque à Surakarta le Solo Square s'avère être un centre commercial, je me dis qu'il doit en être de même à Jogja. Je traverse donc le lieu, mais n'y trouve que quelques restaurants et attractions. Je poursuis alors mon chemin à la recherche d'un magasin dans lequel acheter de l'eau pour que les 38°C ne finissent pas par me dessécher.

Le moment où j'ai commencé à me perdre

Après non loin d'une heure de marche, j'aperçois un parcours destiné aux vélos. Puisque le sultanat est un fait important, je suis le chemin assuré qu'il me mènera où je souhaite. C'est à ce moment que je me retrouve au coeur d'un quartier d'habitations traditionnelles. Les locaux sont toujours aussi surpris de voir un occidental, mais je me suis habitué à leurs regards interrogés et leur donne désormais mon plus beau sourire en signe de sympathie. Avec quelques poses lorsqu'une photo m'est demandée. Après ces quelques quartiers, je tombe sur ce qui ressemble à un important gazebo. Les chemins se font plus étroits mais je poursuis ma route et arrive sur le mausolée des Mataram.



Il est déjà la milieu d'après midi et je n'ai toujours pas vu le palace du sultan. Puisque la tenue traditionnelle javanaise est requise pour poursuivre la visite, je décide de rebrousser chemin. C'est là qu'une homme m'interpelle en javanais, puis en bahasa. Très vite je comprends qu'il loue des tenues, mais le temps presse et je cherche à rejoindre Malioboro. Une indonésienne alors de passage permet de libérer l'échange en traduisant mes propos. L'homme a une solution ! La femme me dit d'abord que pour 600k, un ojek peut m'y conduire, mais trouvant ça un peu cher, je cherche à confirmer le prix. Elle me dit alors - toujours en anglais - qu'elle s'est trompée et qui s'agit de 6000 roupies, en me montant 5 doigts. Je rectifie alors par un "You mean five thousand, don't you?" ce qu'elle confirme. La course me parait bien accessible mais autres trois vérifications à montrer mes 5 plus beaux doigts à la femme, l'homme du site et le conducteur, soit, je saute sur l'occasion. Après tout, je voyageais pour 10000 à Bali, le prix est dans cette gamme.


Ni une, ni deux j'enfourche le scooter direction Malioboro ! La route parait longue et je me dis que le hasard fait bien les choses. Après 20 minutes dans le trafic, nous arrivons enfin. Je sors alors mon billet de 5000 roupies et c'est alors qu'il me fait comprendre que le prix entendu était de 50000... Malaise ! Il ne parle pas anglais et moi, pas bahasa. Il interpelle alors la chef de quartier, qui ne parle pas anglais non plus et commence à s'énerver en javanais en voyant la situation ne pas évoluer (enfin j'imagine, puisqu'elle me crie dans les oreilles).

Après un coup de pieds dans un gros morceau de plastique laissé sur le bas côté, elle nous conduit directement au poste de police à une dizaine de mettre, en répétant "Polisi" à plusieurs reprises. Aie! J'ai lu ça et là que la police indonésienne ne rigole pas vraiment... J'use alors de mon plus beau sourire et des leçons de diplomatie que la France à su le transmettre. La femme continue de me parler (je vois désormais ses quelques dents à moins de 20cms) et le policier me demande si je comprends le bahasa. La réponse l'a bien fait sourire et la discussion tourne alors en ma faveur. Après quelques questions, il finit par expliquer au conducteur que la bonne foi prend le pas sur la transaction. Il s'en ira sans se retourner, me laissant avec mon billet. Ça tombe bien, je meurs de soif !


Je vais enfin pouvoir rejoindre le palais du sultan au bout de la rue. Rien de moins désagréable, je profite du marché qui longe la rue principale, pour laisser aller mes yeux à quelques tentations. Arrivé au palace, manque de bol, il est désormais bien trop tard pour le visiter. Après cette après midi quelque peu aventureuse, je me dis que quelques clichés de la façade et de la place ensoleillée suffiront. Clap ! Clap ! Emballé, c'est pesé. La journée a été bien remplie. Direction l'arrêt de bus de TransJogja et retour à Solo !




#Geoffrey

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