Bangkok | Jim Thomson

La Thaïlande est riche de raisons pour devenir l'objet d'une visite plus ou moins longue. Si certains s'y rendent pour ses plages et ses Full Moon party, d'autres leur préféreront peut être ses lots de temples birmans et leurs moines theravada. Qu'importe le pourquoi, tout devient rapidement suffisant pour venir en Thaïlande. Les backpackers ne se comptent plus tant ils sont nombreux et sont eux-mêmes devenus une raison supplémentaire de s'y rendre. L'ambiance du voyage, le partage d'expériences, de conseils ou simplement d'une Singha sur Kao San rendent tout voyage un peu plus authentique et unique. Je me devais donc de visiter la maison du voyageur emblématique de Bangkok, Jim Thomson.




Jim Thomson était probablement l'homme d'affaires américain le plus connu de son époque au sein des pays bordant la mer de Chine. Si ses essais d'entreprise n'ont pas tous été fructueux, son rôle actif dans le marchandage de soie thaïlandaise (ainsi que celui de son partenaire, George Barrie) ont permis a l'industrie de devenir prospère dans les années 1950-60 et ainsi de sortir de nombreux thaï de situations précaires.




Au delà du marchand de soie qu'il était, Jim Thomson était aussi un amoureux des voyages et de la découverte. Sa séparation soudaine d'avec sa compagne l'a sans doute alors précipité à retourner dans ce pays qui l'avait déjà tant séduit - la Thaïlande - afin d'y entreprendre et de s'installer durablement en Asie. 

Principalement influencé par la cité d'Ayutthaya, dont ont été transportées les 6 maisons constituant l'ensemble du site, il a tenu à donner au lieu un caractère unique et en faire un centre d'exposition de ses collections personnelles. Il mis donc un peu plus d'un an à peaufiner sa maison, ainsi que ses collections, faisant alors rayonner ses sets de porcelaines Ming et Benjarong, ses tapisseries birmanes, ou son service de table en argent, grâce à la lumière passante de rideaux cambodgiens et de ses luminaires belges. Un mélange d'influences agrémentées dans le style thaï de sa maison ainsi toute en bois, donnant un caractère unique à l'ensemble de son oeuvre.

Dans l'esprit du style Ming, une table extérieure est ornée de personnages issus de différents continents. Ainsi, il est possible de retrouver un Européen jouant avec son chien dans le centre de la table, ou des chinois en train de naviguer sur les parties extérieures.



Si la maison de Jim Thomson est devenue un musée, à la différence de ceux que j'ai pu visiter en Indonésie ou en Malaisie, il est formellement proscrit de prendre des photos dans celui-ci. Je n'ai ainsi dans ma collection de photos que les extérieurs de la maison. Ce qui est bien dommage, car cette maison regorge d'idées. Par exemple, les 4 tambours birmans qu'il a disposé dans un des salons et a retourné pour en faire des luminaires. Ou ce paravent aux 450 petits bouddhas qu'on retrouve dans l'une des chambres...







Toujours en respectant la tradition thaï (au delà de n'utiliser que du bois), Jim Thomson a fait construire sa maison en suivant la date la plus appropriée à son signe. L'importance de cette date dans la construction des maisons thaï revêt un caractère symbolique et l'on suppose que son respect préserve sa ou son propriétaire des mauvais esprits. Autre influence symbolique cette fois, on retrouve dans la maison de Jim Thomson cet animal chinois légendaire, le Piasa. Avec les pattes d'un lion, la queue d'un chat et la tête d'un dragon, cet animal de légende symbolise la chance.

Alors que les touristes arrivent aujourd'hui par l'entrée donnant sur la rue, Jim Thomson avait pour habitude de rejoindre sa maison depuis l’embarcadère, duquel on pouvait également observer le village de l'autre côté du canal. Mais à présent, le canal est occupé par les khlongs et l'entrée ne se fait plus par ce qui est désormais devenu "l'arrière de la maison."


En marge des visites de la maison de Jim Thomson - à l'entrée du site - une exposition en accès libre est également en cours. Je profite donc de mon passage pour y jeter un oeil. Les sujets y sont mêlés et l'exposition comprend notamment un ensemble de pièces rappelant les deux documentaires vidéos, respectivement diffusés dans chacune des salles aux extrémités de la principale. Si un premier documentaire explique quelques secrets de cuisine locale, l'autre se veut volontairement plus sombre et fait référence - entre autres - aux actions militaires de l'Occident sur les populations Asiatiques, l'époque Khmers, ou encore les différents épisodes colonialistes. Une nouvelle occasion de prendre conscience de ce passé qui n'est pas si lointain.


#Geoffrey

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